Je n’ai que des hypothèses à confirmer avec le temps qui passe. Je n’ai que mes choix à vous partager, ces décisions de plantation que j’ai prises avec les rencontres, les échanges et les formations passées.
“Comment planter ? Les racines dans la terre!”
Anaëlle m’a fait sourire quand elle m’a dit comment planter et je trouve que c’est un très bon début.
Des lignes
Certes, les courbes, c’est beau et bucolique.
Je fais le choix chez moi de haies fruitières plantées sur des tronçons droits. Les courbes de niveaux ne me servent qu’à déterminer mon motif en keyline. Il y en a qui en parlent beaucoup mieux que moi, allez lire un peu plus loin
J’ai besoin d’un espace efficace pour récolter, gyrobroyer si besoin ou poser un fil pour faire pâturer. La ligne reste tellement plus pratique. Le bucolique viendra avec la pousse des végétaux.
Espacement
Il n’y a pas de bonne réponse à la question de “combien faut il espacer les arbres” ? Ça dépend… Que voulez vous faire de vos arbres ? Sur quelles racines sont ils (quels porte-greffes, nanifiants ou francs ?) ?
De mon côté, j’en produis une partie. Les planter serrés et les sélectionner plus tard ne me pose pas de problème.
Si vous les achetez et n’avez pas prévu de les cloner à l’infini, vous pouvez faire un choix en fonction de leur taille adulte (ex: un chataignier 12x12, un pommier 8x8). Pensez aussi 3D et à l’ensoleillement. Avant que ce petit monde trouve sa taille adulte, vous avez un infini à combler entre ces arbres, rendez le productif: potager, petits fruits, arbustes etc.
Dans mon verger de pieds mères, des arbres que j’ai achetés principalement, j’ai fait le choix de haies séparées de 7m, chaque arbre l’étant aussi sur sa ligne. Je sais que ces arbres seront régulièrement taillés. Si la plantation est dense, vos arbres monteront plus qu’ils ne s’étaleront. C’est une conséquence, et ça ne peut devenir un problème que pour vous, Humain.
Dans le verger à venir dans un grand espace (5ha), j’ai fait le choix de 8 à 10m pour ma production principale sur la ligne, les lignes étant espacées de 20m. Les lignes sont des keylines, perpendiculaires à la pente. Entre chaque fruitier franc, je peux mettre à 4m un fruitier plus petit ou qui déclinera plus vite (pêcher, nanifiant) ou un arbuste (noisetier, arbousier etc.). Et entre, j’ai encore la place pour des petits fruits et autres productions.
Diversité d’espèces, de formes et de procédés
Fruitiers, arbres fourragers, futurs porte-greffes, arbustes, lianes, vous l’aurez compris, j’aime la diversité… De fait, il y aura aussi une diversité de trames mycorhiziennes dans le sous sol. Allez lire plus loin les merveilleux écrits de Marlène sur les champignons.
Des arbres seront laissés en formes naturelles, d’autres menés en trogne.
Planter c’est le plan B
Avant ça, il y a la régénération naturelle et le semis. Planter vos arbres espacés, vous laisse la place pour semer du marc de pommes pour avoir vos futurs pommiers à greffer ou laisser des espaces pour faire revenir les ligneux. Tondez autour de vos haies et laissez faire à certains endroits. C’est une belle manière de laisser s’installer la biodiversité chez vous.
Arbre par arbre
Protection et soins seraient mes maîtres mots :)
- Protection du gibier, plantez des piquets avant de planter vos arbres (oui, c’est long ou cher)… Individuellement ou clôture plus large, toutes les options sont possibles. Je me suis lancée dans cette aventure pour que les arbres qui sortent de mon sol aient le temps de s’installer.
- Protection des sols et limitation de l’enherbement: j’offre à mes arbres, sur au moins 1m autour d’eux, un coussin de foin (ou paille ou broyat) qui va leur permettre de garder une humidité dans le sol et de limiter la pousse d’herbe peu désirée à cet endroit pendant les premières années. Indice: la matière organique se recharge plusieurs fois dans l’année.
- Soins:
- En dessous de la greffe, pensez à couper ce qui démarre,
- Si la saison est très sèche, un arrosoir de temps en temps peut être bienvenu (surtout pas besoin de perfusion).
- La taille n’est pas obligatoire du tout, vos arbres sauront s’équilibrer eux même.
- Je ne tuteure pas par défaut. Seuls les arbres fragiles et nanifiant peuvent en avoir besoin (pas chez moi donc…).
- Si vous déposez du compost, faites le à la surface en dessous du paillage
- Si c’est important pour vous, pensez à mettre un étiquettage pérenne. Celles que je vous livre peuvent resister aux intempéries un an environ, peut être plus si elles ne sont pas au contact du sol. Veillez à ce qu’elles n’enserrent pas l’arbre lorsqu’il va grandir.
Si avec tout ça, vous rencontrez des problèmes, vous pouvez vous questionner sur la nature de votre sol, sur sa profondeur et son humidité, voir son hydromorphisme et aussi son exposition aux vents et aux animaux.