Il y a quelques mois, j’ai reçu une lettre par la poste d’élèves Ulis d’un collège à Limoges. Je suis empressée d’y répondre. Ils voulaient planter des arbres fruitiers…
Aujourd’hui je leur ai apporté 5 petits fruitiers. Nous en avons planté trois après une session de discussion et d’échange. Je leur ai parlé de ce métier de pépiniériste et surtout comment je l’habitais. J’ai essayé de glisser quelques notions sur l’arbre et de semer quelques graines dans les esprits.
Je me suis rendue compte à quel point c’était difficile d’avoir un message clair qui ne soit pas noyé dans un tout. J’avais tellement envie de parler d’une tonne de sujets… En fait “rester simple et expliquer”, c’est le bon chemin, je l’ai bien senti…
Je ne connaissais pas du tout ce public. Tout était nouveau: la salle de classe, l’attention, le niveau social, l’intérêt pour l’arbre en ville, les questions qui désarçonnent au début, les remarques qui me semblent tellement ouaou…
Des remarques en vrac:
pourquoi l’arbre il avale les panneaux ?
pourquoi tu déterres les arbres ?
est ce que ton métier est difficile ?
combien tu sais reconnaître d’arbres ?
c’est quoi le premier arbre que tu as planté ? la première plante ?
aaaaah dégeu/berk (ou mot équivalent) // en voyant un ver de terre (occasion de parler du ver de terre, de chercher des turricules)
aller, moi j’y vais je suis un homme // bon là j’ai pas pu y faire grand chose, j’ai essayé, mais c’est trop profond
mais c’est sale // en parlant de la terre et du sol (mais d’où vient ta nourriture ?)
Le jour J (aujourd’hui donc), je savais que j’allais avoir besoin de m’adapter. J’avais ma présentation qui me sécurisait et je… me suis adaptée. Poser des questions, garder le lien, répéter, voir où mes slides étaient perchés ou pas.
Bref, j’ai kiffé en fait, mais tellement ! J’ai absolument adoré prendre ce temps. Je trouve que ça fait tellement sens de mettre les mains dans la terre, de montrer, de parler de là où je suis. Je suis restée assez terre à terre pour ainsi dire.
J’ai appris aujourd’hui que c’est grâce à Olivia et David de la ferme de la Goursaline que leur instit a entendu parler de moi. Merci (1)!
Je remercie grandement ces adultes qui se bougent pour les enfants, qui essayent de monter des projets qui ont du sens. Je me suis sentie très entourée et accompagnée. Merci (2), ils se reconnaîtront.
Pour terminer, je crois que je me sentirais bien de retenter cette expérience. C’est passé super vite.
Aux adultes qui se bougent: appelez-moi, on en parle ?